On poursuit avec Françoise Garnier-Normant, une fidèle de l’arbre, qui a entraîné mari et enfants dans l’aventure !
Quel est le rôle de la photographie dans votre vie ?
Depuis ma naissance, j’ai toujours vu des photographes amateurs près de moi : parents, famille. En grandissant, d’aussi loin que je m’en souvienne, il y avait toujours quelqu’un près de moi pour « immortaliser » un bon moment, une fête, une cérémonie, ou tout simplement un je ne sais quoi qui était très beau, ou drôle, vivant, émouvant. J’ai donc baigné dans cette atmosphère sans m’en rendre compte et à mon tour je n’ai jamais pu me passer ni m’empêcher d’en faire autant, dès que j’ai pu toucher à un appareil photo.
J’ai commencé avec l’appareil de mes parents. A cette époque, régnaient encore les appareils à soufflet, pellicule argentique 6×9 (ça date…). Ils m’ont donc initiée dès que je fus en âge de comprendre les histoires de diaphragme, distance, vitesse etc. Souvenir… et soupir ! Je photographie maintenant en numérique depuis environ 2006 ; mon précédent argentique ayant été volé.
Je crois bien que la génétique et l’exemple (comme pour moi finalement) ont fait leur travail avec nos enfants. Là aussi on peut parler de « générations ».
J’ai toujours envie de garder un coup d’œil en image, de tout ce qui me plaît, m’amuse, m’émeut, et surtout de ceux que j’aime.
Quelle est l’histoire de votre photo (Une piste vertigineuse qui donne le frisson) ?
Je l’ai prise en Patagonie chilienne sur la piste qui relie Chile-Chico (proche de la frontière argentine) à Cruce el Maiten. Il s’agissait d’un voyage individuel en couple, très longuement préparé dans les moindres détails. Il y avait de nombreux passages, ou journées, ou nuits, que nous appréhendions plus que d’autres. Dans cette nature si sauvage et complètement déserte, le moindre problème peut prendre des proportions insoupçonnables. Donc, « EL Paso De Las Llaves » nous avait été présenté comme une piste acrobatique qui rejoint la « Carretera Austral », aussi belle qu’effrayante, absence de visibilité, graviers, précipices vertigineux au dessus du lac, sans glissières, piste à peine assez large pour un véhicule… Nous avons subi une incessante alternance de pluie et soleil laissant place à de beaux arcs en ciel, mais la récompense était au rendez-vous. C’était grandiose, beau à en pleurer, comme diraient certains. Nous n’avons heureusement croisé personne et sommes arrivés sains et saufs à la fin de l’étape, le 4×4 aussi.
Quelle association d’idée avec celle de la génération précédente (Virages dangereux de Julie Quétier) ?
Ce paysage grandiose et sublime, faisant référence aussi aux virages, m’a tout de suite rappelé notre folle virée.